Aujourd'hui, après la poésie coréenne, énorme effroi avec le film :

Jacky au royaume des filles 

Lorsque Jacky au Royaume des filles sort en salles en 2014, Riad Sattouf s’était déjà fait un nom en tant qu’auteur de BD (rubrique dans Charlie Hebdo, séries Pascal Brutal, La vie secrète des jeunes,...) et réalisateur (Les beaux gosses) mais il n’avait pas encore remporté le succès et la notoriété que, notamment, la série L’arabe du futur allait bientôt lui amener.

jacky

Avec ce 2ème film, il tente un vrai pari de créateur : l’action se déroule en effet dans un pays dictatorial imaginaire où les femmes dominent les hommes, réduits au rang de ménagères esclaves, chargés d’élever les enfants et de faire la cuisine, entièrement soumis au désir de leurs maîtresses. Riad Sattouf a ainsi inventé et bâti de toute pièce une sorte de société inversée, avec sa langue, sa religion, ses traditions, ses costumes,… Un gros travail créatif donc, doublé d’une distribution bien fournie : Vincent Lacoste, Charlotte Gainsbourg, Anémone, Didier Bourdon, Valérie Bonneton,...

Mais on sent vite que quelque chose ne va pas : les tentatives d’humour et la caricature tombent à plat, la « République populaire et démocratique de Bubunne» a des airs d’opérette sous acide et on ne sait plus finalement ce que l’on regarde. Le film finit par ressembler très vite à un manifeste quasi expérimental, totalement barré mais jamais drôle, sur les questions du genre, de l’inégalité ou de la religion.

On est parfois gêné pour les acteurs (la scène du « viol » avec Valérie Bonneton, le dernier plan du film,…) et on se dit que, à défaut de faire un film, le scénario de Jacky... se serait bien prêté... à une BD ! Car, si la caricature passe bien sur le papier, elle donne rarement de bons résultats à l’écran, il suffit pour s’en convaincre de dérouler la longue liste des adaptations ratées de BD au cinéma.

Enorme échec au box office, bourré de bonnes idées mais complètement raté, Jacky… est un film étrange, un peu comme si Groland avait flirté (de trop près) avec George Orwell pour accoucher d’un sketch interminable de 90 min. Une souffrance diront certains...  D.G.

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