Cette année, la classe Ulis de l'école Victor Hugo a voulu représenter les grandes périodes de l'Histoire, de la préhistoire à l'époque moderne, en passant par l'Antiquité, le Moyen Age et les grandes découvertes.
Du 7 mai au 26 juin, la médiathèque Marguerite Yourcenar vous propose une rétrospective de ce travail avec leurs dernières créations inédites ! Alors, n'attendez plus et préparez-vous à un grand voyage dans le temps …
A cette occasion, la médiathèque met également à votre disposition une sélection d'ouvrages sur les grands moments de l'Histoire.
Pour ceux qui ne pourraient pas se déplacer, voici la bande-annonce (alléchante) de l'exposition :
RENCONTRE AVEC PIERRE DELIAGE, ENSEIGNANT, RESPONSABLE DE CE PROJET
Pouvez-vous nous dire d'où est partie cette idée de réaliser des maquettes ?
- Les élèves de l’Unité Local d’Inclusion Scolaire (ULIS) souffrent de troubles des apprentissages très divers, mais ils ont tous en commun un manque de confiances en leurs capacités, des difficultés à aborder des notions abstraites et le besoin de s’approprier physiquement les choses (ce qui, vous en conviendrez n’est pas évident pour l’Histoire). Il m’apparut très vite, lorsque j’ai pris en charge ce dispositif que la réalisation d’objets élaborés était un moyen de répondre à plusieurs de leurs besoins. Les premières maquettes furent celles sur la préhistoire. Elles me permirent de faire passer beaucoup de notions importantes et de valoriser les élèves par une première exposition à la médiathèque dans le secteur jeunesse. Pourquoi ne pas continuer ? Mais les maquettes ne sont pas les seules productions de l’ULIS. Au fils des années et en fonction des élèves et de leurs besoins, nous avons construit une fontaine pour l’école, réalisé des films, produit des livres qui sont d’ailleurs à la médiathèque…
Comment une maquette naît-elle ? Comment se déroule le processus de création (recherches historiques, tentatives de fabrication, réalisation ...) ? Peut-être pouvez-vous nous raconter une anecdote ?
- C’est moi qui propose la période historique et le thème. Ainsi nous avons balayé l’Histoire avec parfois des retours en arrière, au gré du passage des élèves dans le dispositif et des matières à aborder en priorité. Par exemple, les égyptiens et l’imprimerie ont accompagnés des projets sur l’histoire de l’écriture, thème bien adapté à des élèves pour qui l’apprentissage de la lecture est un enjeu majeur. A chaque fois, nous nous documentons en prenant des livres à la médiathèque, en recevant des intervenants, en profitant des structures locales comme le château de Penne, le camp préhistorique de Bruniquel et l’Archéosite de Montans. Pour les élèves qui ont construit la villa romaine, le sénateur Papus, c’est moi ! Lors de la visite à l’Archéosite, les intervenants m’avaient revêtu de la toge blanche et rouge, pour une scénette de théâtre (pour les romains, ce sénateur est un peu ridicule…) et bien sûr les enfants n’ont pas manqué de me faire figurer sur la maquette. Heureusement, j’ai réussi à ce qu’il enseigne l’écriture sur tablette d’argile à son petit-fils. L’honneur était sauf !
Y-a-t-il une période historique qui motive davantage les enfants ?
- La préhistoire est une période qui fascine toujours particulièrement les enfants. Mais il est possible de les passionner également pour les aventures de C. Colomb ou par les histoires du Roman de Renard et même par des découvertes techniques comme le papier, l’écriture, la machine à vapeur.
Savez-vous ce que retiennent les enfants de cette expérience ? Et qu'est-ce qui vous motive encore aujourd'hui ?
- La construction de repères historiques est un travail qui est mené tout au long de la scolarité primaire et c’est loin d’être évident : les maquettes et d’autres projets s’appuyant sur l’Histoire sont de bons moyens de faciliter cet apprentissage. Mais les objectifs sont multiples et chaque exposition est l’occasion pour les enfants de réaliser qu’ils sont capables de réaliser quelque chose qui sera apprécié par leurs pairs mais aussi par des adultes ; pas seulement les enseignants et les parents mais aussi un public inconnu, des responsables, des élues…
Si vous deviez vous décrire en quelques mots, comment vous définiriez-vous ?
- Enseigner à des enfants qui se confrontent à des obstacles dans leurs apprentissages demande pas mal de capacité à s’adapter et à innover. Il y a quelque chose de l’artisanat dans ma pratique d’enseignement : il faut sans cesse se confronter à une réalité souvent bien différente de la théorie. J’essaye juste d’exploiter mon côté « bricoleur » !
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