Un été, sur une plage de Normandie. Le narrateur, un garçon de 10 ans, passe les vacances avec sa grand-mère et sa tante. L'un vient de perdre sa mère, l'autre vit dans les souvenirs et la dernière fait régulièrement des séjours à l'hôpital psychiatrique. Chacun se retranche dans son silence et sa solitude. Jusqu'au jour où le narrateur croise Baptiste, un garçon de son âge.
Récit de l'enfance, du silence et des non-dits. Chacun est pris dans sa propre solitude et ses traumatismes. Le narrateur n'a qu'une crainte, que le chagrin des membres de sa famille le contamine. Alors il ne fait rien. Il passe ses journées à observer les familles installées sur la plage. Scruter leurs gestes, écouter leurs discussions, c'est s'imprégner de leur bonheur et d'un semblant de normalité. Le narrateur se sent en décalage permanent avec les autres. Il se sent prisonnier d’un déterminisme social et familial qui le condamne déjà, alors qu’il est à l’aube de sa vie. Sa rencontre avec Baptiste va exacerber ces différences.
Il y a de très belles choses dans ce livre. L'écriture poétique d'Hugo Lindenberg raconte et restitue, avec beaucoup de justesse, l'ennui et les errances de l'enfance. L’auteur va construire son récit en mettant en scène des jeux d’opposition : le décor de la plage contrebalance l’enfermement psychique des personnages, la passivité du narrateur s’oppose à la spontanéité de Baptiste, et le langage du narrateur qui ne correspond pas à celui d’un enfant de 10 ans mais à celui d’un adulte. Le rythme du récit est linéaire, lent.
Si vous aimez les romans intimistes avec des descriptions et peu de dialogues, alors ce livre est fait pour vous. C’est un roman au plus près des émotions. Pour ma part, il m’a manqué un petit quelque chose en plus. L’ennui du personnage a fini par me contaminer. Mon avis est mitigé.
Ethel
LA SELECTION DU PRIX INTER 2021
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Actualitté vous propose de lire les premiers pages du roman Un jour ce sera vide